Le 17 juillet 1943, durant la titanesque bataille de Koursk-Orel, sur le front russe, Jean Tulasne, commandant du groupe de chasse « Normandie » décolle avec ses pilotes, une ultime fois de la journée. C’est sa dernière mission du jour, il est à bout de forces.
Brusquement, trente avions ennemis surgissent venant du soleil. Le combat s’engage une nouvelle fois, terrible. Aux commandes de son chasseur Yak de fabrication soviétique, Tulasne monte dans le ciel à la poursuite des appareils de la Luftwaffe. Il disparaîtra à jamais...
Vingt années plus tard, en 1963, une vieille femme de la région indique qu’elle a elle-même enterré un pilote après avoir subtilisé le corps aux Allemands. Pour ses camarades de combat, Russes comme Français, cela ne fait aucun doute : il s’agit bien du commandant Jean Tulasne.
Pourtant la dépouille du héros du régiment de chasse « Normandie-Niémen » sera enterrée dans
le cimetière de Vvedenskoïe de Moscou avec la mention « Pilote français inconnu ». Elle l’est toujours, la famille Tulasne ayant accepté qu’elle reste en terre russe. Pour que personne n’oublie que des Français sont morts, loin de leur patrie, en combattant pour la liberté.
Le général soviétique Zakharov, commandant de la 303e division aérienne, dira de lui : « qu’il aimait le ciel comme on aime la vie. C’était un aigle… un vrai ! ».